Lorgues

L'agriculture

Extrait de " Lorgues Mémoire en Images". Tome II. Alain MARCEL . 2011

Les modes de plantations changèrent, la résorption des oullières s’amorça avant de se généraliser lentement. Certes, bien des viticulteurs avertis étaient acquis à la vigne seule en plantations plus serrées excluant toute culture intercalaire ou toute association avec l’olivier ou le figuier. Mais la viticulture spécialisée ne devint une pratique  courante et ne s’imposa vraiment qu’au moment de la reconstruction du vignoble, après la crise phylloxérique.
L’invasion du phylloxéra devait radicalement bouleverser toute l’économie agricole en détruisant en quelques années le vignoble français. Le fléau se propagea vers l’Est varois à la fin des années 1870 et ce mal apparut très vite bien plus redoutable que l’oïdium. Avant la mise en œuvre du remède définitif, à savoir l’arrachage et la reconstitution du vignoble avec les cépages américains, la perte totale atteignait pratiquement 80% de la superficie primitive du vignoble varois. A Lorgues, il passa de  800 ha en 1880 à 100 ha en 1892. Les viticulteurs bénéficièrent d’exonérations fiscales sur leurs nouvelles vignes. Les cépages primitifs disparurent remplacés par de nouvelles variétés. Au début du XXe siècle, le vignoble lorguais s’étendait à nouveau sur environ1000 ha.

Sous l’Ancien Régime, les bans de l’ouverture et de la fermeture de la récolte étaient proclamés par les Consuls. A Lorgues la fête de la Saint-Ferréol le 18 septembre, donnait le départ du marché aux raisins et des opérations viticoles. Le début des vendanges fut ensuite décidé par la coopérative et les caves. Jusque dans les années 1980 elles s’effectuaient à la main. Les équipes se composaient de la famille, d’amis et de voisins, de journaliers locaux ou d’étrangers qui se déplaçaient du sud vers le nord en fonction de la maturité des raisins. Les coupeurs (souvent coupeuses), équipés d’un tranchet remplissaient des corbeilles en osier ou des seaux ; les verseurs transvasaient la récolte dans les cornues ou les caisses, alignées en bordure des champs ; les transporteurs chargeaient les charrettes ou les bennes que l’on conduisait à la cave.

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