Lorgues

Terre, tomettes et poteries

Comme la bouchonnerie, cette activité était intimement liée à l’agriculture. Elle vivait au rythme des saisons, des vendanges ou de la récolte des olives qui étaient menées de front par les fabricants et les ouvriers. Les fabriques n’assuraient pas du travail toute l’année. En effet, la fabrication des malons se faisait en partie en plein air. D’une part, la préparation de l’argile exigeait une exposition à l’air libre, d’autre part, les pièces, une fois engobées devaient passer quelques heures au soleil. Pour cette raison, le travail ne pouvait se faire par mauvais temps, les traces de pluie par exemple rendaient les produits inutilisables. La fabrication était donc suspendue de fin novembre à mars, dates variables qui dépendaient du temps de la saison. La fabrique n’arrêtait pas complètement son activité, les fours continuaient à chauffer, et l’on pouvait confectionner des briques par exemple, mais elle n’employait qu’un effectif réduit.
Ce chômage d’hiver qui était prévu, contraignait le malonier à avoir un autre moyen d’existence, lié en général à la terre. Il travaillait alors dans un moulin à huile ou bien aux champs, ou encore dans les bois, pour alimenter les réserves de la fabrique.
Pendant longtemps, le bois de pin et de chêne vert des forêts voisines suffit à alimenter les fours qui en faisaient une grande consommation : 160 kg de bois pour la cuisson de 1000 pièces. Mais, par la suite, pour compléter le bois devenu insuffisant, les fabricants durent importer du charbon. Le combustible minéral nécessitait moins d’espace pour son stockage et était moins exposé aux risques d’incendies comme  sur la photo ci-dessus. Mais le bois restait tout de même moins cher.
Après la cuisson qui durait une semaine sous la responsabilité de l’enfourneur, une fois le four refroidi on en extrayait les tomettes. C’est là qu’intervenaient la calibreuse, la recetteuse et l’emballeur. La première les triait selon la taille, la deuxième les assortissait par teintes et le troisième les mettaient en piles de vingt cinq et les attachait avec du fil de fer. Les tomettes étaient alors prêtes à être expédiées.


 

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