Jardins maraîchers et autres cultures
On cultivait aussi l’avoine à Lorgues pour l’alimentation de l’important cheptel de chevaux et mulets, ainsi que du chanvre, plante qui avait engendré l’industrie des pinchiniers, à la fois peigneurs et fabricants de peignes. Le chanvre était ensuite filé au tour par des tisserands qui confectionnaient de la toile pour linge de corps, ou de maison. Les cultures alimentaires étaient bien sûr présentes et, parmi elles, les légumes tenaient une place de choix. Aux dires de François Courdouan, la culture maraîchère constituait une partie importante de l’activité agricole de Lorgues, dont les jardiniers portaient leurs produits sur les marchés de Draguignan et de presque tout l’arrondissement. Sur des terres toujours en travail, les primeurs se succédaient, sans compter les semis qui fournissaient toutes les communes avoisinantes en plans à repiquer.
Le long de la rue de la Bourgade (carte ci-dessus) et de la route de Draguignan, ainsi que dans les terres irriguées par le canal de Ste-Croix, s’étendaient de nombreux jardins. Il fallait nourrir la population à une époque où l’élément de base du repas était le légume (haricots, pois chiches, courges, pommes de terre). La viande étant chère, on s’offrait ce luxe le dimanche et jours de fête.
Les arbres fruitiers étaient nombreux et variés : noyers, amandiers, pommiers, pruniers, figuiers, ils offraient avec les melons et les pastèques, des desserts de choix. On faisait beaucoup de conserves pour l’hiver : tomates, haricots verts, champignons et divers fruits étaient mis en bouteilles ou en bocaux que l’on stérilisait dans des bassines d’eau bouillantes, entourés de vieux draps pour qu’ils ne cassent pas.
Demandeuses d’eau, ces cultures l’étaient aussi d’engrais. Au questionnaire agricole de 1820, la mairie lorguaise indiquait: « La proportion dans nos cultures est assez bien gardée, le manque d’engrais nous met dans l’impossibilité d’augmenter la masse des substances. » |
