Lorgues

Couvent des Capucins (1667 à 1791 )
sur le Cours

 
Extraits de Lorgues cité franche de Provence . Louis Nardin . 1972 :

" La municipalite souhaitait avoir, à Lorgues, un ordre religieux susceptible de s'occuper des questions sociales et de diriger le collège. Elle s'adressa tout d'abord, sans resultat, aux Jésuites et aux Oratoriens. En décembre 1639 elle proposa aux Capucins de s'installer dans la ville dans un couvent qu'elle leur construirait ; ceux-ci acceptèrent mais ce n'est que le 16 janvier 1667 que la municipalite eut la possibilite de voter un crédit de 3.000 livres " pour l'achat de la place, bâtisse et ameublement du couvent ". Cette somme fut complétée par divers legs de particuliers dont ceux de l'abbé du Thoronet, de Chieusse, et de son frère Scipion.
L 'acte de fondation fut homologué le 12 mars 1667 et reçut l'agrement de l'évêque et du chapître de Lorgues en 1678. Dans un rapport daté du 22 mars 1771, le frère Louis, supérieur du couvent, énonce pour quels motifs la municipalite les fit venir : "Instruire les enfants et le peuple par catéchisme et prédications, visiter les malades, assister les moribonds, servir la ville en temps de peste, examiner les régents du collège, veiller sur le devoir des écoliers, indiquer à MM. les Consuls les voies convenables à l'instruction et à l'avancement de la jeunesse ; ce que nous nous sommes efforcés de remplir jusqu'à present, aussi la ville est-elle toujours plus portée à foumir à nos besoins et à nous favoriser dans toutes les occasions".

Les capucins arrivèrent au nombre de six; leur couvent fut construit à cent mètres de la Porte de la Place, sur l'emplacement de I'Hotel de Ville actuel. La maison monastique fut terminée en 1670 et la municipalité accorda 75 livres pour I'achat d'une "belle cloche fondue à Marseille".
En 1680 les religieux demandèrent la construction d'une chapelle, car ils étaient obligés de dire la messe dans leur réfectoire. La ville, pour ce faire, réclama au juge Chieusse les arrérages d 'un capital de 5.000 livres qui avaient été légué par son oncle l'abbé. L'église fut terminée en 1706; la ville y fit don de quatre confessionnaux et de quarante écus pour construire un escalier devant la porte. En définitive, le couvent comprenait : une maison monastique de deux étages, comportant au rez-dechaussée un refectoire, une cuisine, un corridor et un cellier ; aux étages des dortoirs et des chambres ; une église avec sacristie et parloir ; un patecq avec puits ; un jardin en partie pré avec des arbres fruitiers et un grand réservoir d'eau. L 'activité des capucins était appreciée de la population qui leur faisait de nombreux dons pour les aider à vivre et à exercer leur sacerdoce. lIs vivaient pauvrement, en 1709 la ville dut leur faire donner du blé car ils se trouvaient sans pain, la plupart de leurs bienfaiteurs ayant cessé de leur faire charité... par la disette du pain et la misère du temps".
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Aprés1789 les ordres religieux qui se trouvaient à Lorgues : Trinitaires, Capucins et Ursu1ines, furent dispersés et leurs biens vendus. Les Capucins étaient au nombre de 5 en 1791: Nicolas Gasquet ou P. Hyacinthe, agé de 83 ans, qui mourut au couvent de Gex en 1792 refusant les offices d'une prêtre assermenté ; Jacques Cordouan ou père Léon, 38 ans ; Bemard Maty ou père Michel Ange ; Jean-Joseph Brun, 47 ans, qui prêta serment mais ne prit pas part au schisme ; Jacques Vaille ou père Ferréol, 59 ans, qui devint vicaire constitutionnel a Lorgues sous la direction de l'évêque Rigouard.
Le couvent fut acheté le 10 aout 1791, en majeure partie par la municipalité et partiellement par le Lorguais Arnaud, mais l'église fut stupidement détruite par des exaltés. "


 

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