BOVIS
Extrait de : Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle. Chaix d'Est-Ange, Gustave (1863-1923) BOVIS (de). Armes : coupé au 1 d'azur à un chevron d'or accompagné de trois roses d'argent ; au 2 de gueules à un boeuf passant d'argent ou quelquefois d'or (aliàs d'azur à un boeuf passant d'argent, ayant entre les cornes une étoile d'or). Couronne : de Comte. Supports : deux lions. Devise : Devoir quand même. La famille de Bovis est fort anciennement et fort honorablement connue en Provence sans toutefois qu'on lui connaisse de principe d'anoblissement bien régulier. Borel d'Hauterive en a donné une généalogie dans son Annuaire de la Noblesse de 1862. Elle descend d'Honoré Bovis dont le fils, Isnard, vint dans les premières années du XVIe siècle de la vallée de Barcelonnette, dans le Haut Dauphiné, s'établir à Entrecasteaux, en Provence. Des auteurs contemporains ont cherché à attribuer à ce personnage une origine très reculée et à le faire descendre d'un seigneur guelfe qui, pour échapper aux persécutions des Gibelins, aurait du quitter Florence et se réfugier dans les Alpes. Nicolas Bovis, fils d'Isnard, fut capitaine de navire, épousa Marguerite Jassaud et vint vers 1550 fixer sa résidence à Lorgues (Var) où sa descendance se perpétua. Il laissa deux fils, Gaspard et Jean-Baptiste, qui furent les auteurs de deux branches actuellement existantes. D'après la généalogie publiée en 1862 par Borel d'Hauterive à l'instigation de la famille de Bovis, Octave Bovis, fils de l'aîné de ces deux frères, aurait, à l'occasion d'un procès, fait reconnaître sa noblesse en 1625 par une sentence du juge royal de Lorgues. Cette sentence, même si elle a été véritablement rendue, ne serait pas suffisante pour prouver la noblesse de la famille Bovis. Celle-ci ne figure point, en effet, au nombre des familles de Provence qui furent maintenues nobles lors des diverses recherches ordonnées par Louis XIV. On trouve au contraire qu'un de ses représentants, François Bovis, renonça à la noblesse en 1677 et paya une amende pour avoir pris indûment la qualification d'écuyer; ce même François Bovis, ayant été poursuivi de nouveau, fut renvoyé de la poursuite le 8 mai 1706 par jugement du premier président Cardin le Bret, attendu que depuis 1677 il n'avait jamais repris la qualité. Esprit Bovis, petit-fils d'Octave, marié le 20 juillet 1683 à Madeleine de Laurens, était commissaire pour Sa Majesté de la ville de Lorgues quand il fit enregistrer à l'Armorial général de 1696 ses armoiries telles que ses descendants les portent encore aujourd'hui. Sept autres personnages du nom de Bovis, tous non nobles, quelques-uns marchands, eurent leurs armes enregistrées d'office au même Armorial (registre de Brignolles). Esprit II Bovis, fils d'Esprit et de Madeleine de Laurens, marié à Marseille le 31 mai 1728 à Françoise de l'Aigle, fut viguier et premier capitaine pour le Roi des ville et viguerie de Lorgues. Il fit le premier précéder son nom de la particule DE et prit les qualifications de noble et d'écuyer bien qu'il n'eût été anobli ni par lettres, ni par charges. Il fut père d'Esprit-Joseph de Bovis, maire de Lorgues, qui épousa le 1er juin 1789 Anne Robert d'Escragnolles, et grand-père d'Esprit de Bovis, maire de Lorgues, sous-préfet de Grasse sous Louis XVIII, chevalier de la Légion d'honneur, qui épousa en 1788 Marie de Catelin et qui continua la descendance. La famille de Bovis ne figure pas au nombre de celles qui prirent part en 1789 aux assemblées de la noblesse de Provence. Il est juste d'observer qu'il y eut dans cette province de nombreuses abstentions. La branche cadette de la famille de Bovis, issus de Jean-Baptiste, alla au XVIIIe siècle se fixer à la Guadeloupe. Cette branche n'a jamais été non plus l'objet d'un jugement de maintenue de noblesse. Un de ses représentants fut admis en 1819 dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem. La famille de Bovis a fourni des officiers distingués, des chevaliers de Saint-Louis, des membres de la Légion d'honneur, etc. Aucune de ses branches n'est titrée. Principales alliances : d'Hilaire de Jovyac 1861, de Sampigny, de Bonald 1885, de Reynaud de Fonvert 1886, Beaupin de Beauvallon, Granier de Cassagnac 1894, de Drée, de Catelin 1788, Robert d'Escragnolle 1759, de Bouchaud de Bussy 1892, Payan d'Augéry 1893, de Casal 1861, Dupont de Dinechin 1886, etc. C'est vraisemblablement à une branche de la famille de Bovis, détachée de la souche à une époque très reculée et demeurée fixée dans la vallée de Barcelonnette, qu'appartenait Honoré Bovis, né en 1748, d'abord notaire royal à Saint-Paul, puis directeur des contributions des Basses-Alpes, qui fut nommé député de ce département au Conseil des Cinq-Cents. |