Lorgues

Couvent des Capucins (1667 à 1791 )
sur le Cours

 Histoire de la Commune de Lorgues . Dr F. Courdouan 1864 :

" Depuis longtemps la communaute désirait fonder à Lorgues un couvent de religieux qui pussent diriger et faire prospérer le collège qu' elle avait fondé. Pour réaliser ce projet, elle s'était adressée à différentes reprises, aux Jésuites et aux Pères de l' Oratoire. Malgré les offres avantageuses qu' elle fit à ces ordres (mille livres annuellement et la construction du couvent) elle ne put arriver à ses fins. Pendant les négociations de cette affaire, qui durèrent vingt ans environ, les pères capucins avaient offert au Conseil de venir se fixer à Lorgues. la communauté, pensant avec raison que l'établissement de cet ordre religieux n' atteindrait pas le but qu' elle poursuivait, refusa plusieurs fois la demande des capucins, en pretextant que la misère qui régnait dans la ville , ne lui permettait pas d'imposer de nouvelles charges aux habitants. Enfin, quand il fut certain que ni les Jésuites ni les Oratoriens ne viendraient à Lorgues, on accepta l' établissement des capucins. Par une déliberation du 16 janvier 1667 le Conseil leur donne la somme de trois mille livres "pour une fois tant seulement sans qu'elle puisse lui donner d'avantage pour l'achat de la place, bâtisse et ameublement du dit couvent." L 'abbé du Thoronet de Chieusse et son frère Scipion de Chieusse avaient laissé deux legs pieux dont les revenus devaient favoriser l'établissement à Lorgues d' un ordre religieux capable d'instruire la jeunesse. Les intérêts de ces legs furent abandonnés aux capucins, à condition que ceux ci se chargeraient de célebrer les messes exigées par les fondateurs. Pour légitimer la concession des legs Chieusse, dont la destination paraissait devoir être plus utile, et pour satisfaire momentanement l'opinion publique qui s'attendait à voir donner une nouvelle impulsion aux études classiques, le Conseil obligea, en outre, les capucins à surveiller le collège. Les pères ne s' engagent prudemment "qu' à avoir soin des devoirs des régents et de l'avancement des écoliers, moyennant que le collège soit pourvu de régents capables pour l'instruction de la jeunesse". Les précautions prises par les capucins pour s' assurer la jouissance perpétuelle des legs Chieusse, "malgré les renonciations qui pourraient etre faites ,des intérêts d'iceux par les capucins ou par les superieurs généraux de leur ordre ;" la maniere dont on peut "d' aprés les voix légitimes des plus savants theologiens faire servir en leur faveur, en forme d'aumones, les intérêts de leg;" toute cette délibération enfin, dont la prolixité, ne peut convaincre le lecteur du profit que la communauté retirera des nouvelles charges qu'elle s'impose, mériteraient d'être mentionnées ici, si je ne craignais d'entrer dans de trop longs détails.
La surveillance des pères capucins sur le collége ne parait pas avoir été ni très efficace ni de longue durée, car le Conseil appela peu d'années après le directeur du collège de Grasse, en attendant que la direction fut définitivement confiée aux pères Trinitaires.
Les capucins construisirent leur couvent à cent mètres environ de la porte de la Place et sur l'emplacement aujourd'hui occupé par l'hôtel de ville et les maisons voisines.
Depuis la fondation du couvent jusqu' à sa suppression, il ne s' est rien passé de remarquable entre les capucins et la communauté. Bien souvent les religieux avaient recours à la charité du Conseil dont la générosite suppléait à la modicité des aumônes et veillait aux besoins du couvent. "


 

 Fermer